La revue hebdo Anantys
Vendredi 04 avril 2025
Market Execution Day et irrationalité ambiante
Le Dow Jones a chuté de 1 679 points (4 %), le S&P 500 de 4,8 %, et le Nasdaq de près de 6 %, effaçant environ 3 100 milliards de dollars de valeur marchande. Les entreprises dépendantes des chaînes d'approvisionnement mondiales, notamment Apple (-8%) et Nvidia (-8%) subissent ce choc de plein fouet.
Wall Street se fait massacrer à la hache. Mardi, c’était le "Liberation Day" de Trump, mais pour les marchés, c’était surtout le début du carnage : un véritable bain de sang boursier. Les indices ont dévissé comme rarement – Nasdaq en chute libre, méga caps lessivées, et une volatilité qu’on n’avait pas vue depuis mars 2020.
L’irrationalité a pris le contrôle. Trump impose des tarifs tous azimuts, la Chine réplique dans la foulée avec 34 % de droits de douane sur certains produits américains. Le spectre d’une guerre commerciale totale redevient réalité. Et comme souvent, les marchés surréagissent, emportés par la panique, vendant sans discernement.
Mais dans ce chaos, une vieille maxime de Warren Buffett refait surface : “Soyez gourmands quand les autres ont peur.” Pour les investisseurs lucides, les opportunités naissent dans la panique...
Dans le tumulte post-"Liberation Day", Safran n’a pas été épargné, décrochant de 5,53 % sur la semaine. L’enquête lancée par la CMA sur l’acquisition de Collins Aerospace jette un doute réglementaire supplémentaire dans un marché déjà fragilisé par les tensions commerciales mondiales. Pourtant, au cœur de cette nervosité, un signal fort : la certification de l’Engineus 100, son moteur électrique, qui place Safran en tête de pont de la transition énergétique dans l’aérien. Rappelons que les moteurs des avions américains Boeing sont tous produits par… Safran.
Malgré un repli de -6,04 % cette semaine, Thales reste solide dans la tempête. Nos mesures de corrélation le montrent clairement : Thales est la valeur décorrélée par excellence.
Sur le terrain, la dynamique reste intacte : l’usine de Pont-Audemer se réoriente vers les Rafale, et un contrat clé pour l’hybridation des véhicules de l’Armée renforce son ancrage dans la défense de demain. Rappel: le titre gagne +62 % sur les six derniers mois.
Schneider Electric n’échappe pas à la nervosité ambiante post-"Liberation Day". Pourtant, le titre cristallise les contradictions du moment : RBC Capital relève à surperformer, tandis que HSBC ajuste ses prix cibles à la hausse, misant sur le potentiel de croissance.
Ces signaux divergents traduisent une phase de forte volatilité, mais aussi d’opportunités. Dans un secteur industriel en mutation, où l’innovation fait la différence, Schneider reste bien positionné. Une valeur à surveiller de près, à l’heure où les marchés oscillent entre crainte et conviction.
Déjà fragilisée par la chute de ses ventes en Allemagne et aux Pays-Bas, Tesla se retrouve en première ligne des tensions commerciales sino-américaines. En réponse aux tarifs de 34 % imposés par les États-Unis sur les importations chinoises, la Chine a répliqué en annonçant des droits de douane de 34 % sur tous les produits américains, y compris les véhicules électriques, à compter du 10 avril 2025.
Cette mesure affecte directement Tesla, qui exporte des véhicules depuis les États-Unis vers la Chine. Par ailleurs, la dépendance de Tesla aux composants et batteries en provenance de Chine est mise à mal par les nouveaux tarifs douaniers américains. La double peine. Elon pourra dire merci à Donald.
Alstom accuse une baisse de 8 %, reflet d’un marché secoué par l’irrationalité et les tensions géopolitiques. Pourtant, le fondamental tient : contrats remportés au Maroc et à New York (AirTrain JFK), preuve de son ancrage international et de sa capacité à sécuriser des revenus long terme.
Dans la panique générale, Alstom continue de renforcer ses fondamentaux.
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